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Accueil > Articles professionnels > L’Internet des Objets va-t’il transformer notre société ? (16/10/2013)
L’Internet des Objets va-t’il transformer notre société ? (16/10/2013)


Le Gartner le prédit, l’Internet des Objets (ou IoT pour « Internet of Things » en anglais) va croitre de manière exponentielle dans les années à venir pour multiplier leur nombre par 10 en 10 ans et atteindre 30 milliards d’objets en 2020. Concrètement, que cache ce mystérieux concept qui semble voué à un avenir si radieux ? Jusqu’à quel point notre société actuelle va-t’elle être impactée par cette tendance ?


Qu’est ce que l’Internet des Objets ?

En bref, l’Internet des Objets désigne l’ensemble des composants informatiques qui sont connectés à Internet et qui peuvent envoyer/recevoir des informations de manière autonome. Il s’agit par exemple de votre Smartphone (avec forfait « data », bien sûr), qui capte quasiment en permanence. A l’inverse, la puce RFID de votre carte de transports en commun (Navigo pour la RATP, notamment) ne devrait (normalement) pas être considéré comme un objet connecté, car incapable d’échanger de l’information avec Internet de manière autonome, c’est-à-dire sans matériel supplémentaire. La nuance peut paraitre subtile, mais elle est néanmoins importante pour éviter toute confusion à propos de cette tendance encore méconnue.

Pour parler un langage plus informaticien, un objet connecté doit forcément avoir une adresse IP pour être identifié sur le réseau Internet. Et bien évidemment, la grande migration en cours de ce réseau vers IP v6, certes qui prendra des années, a pour objectif d’anticiper cette explosion programmée de leur nombre, puisque la capacité actuelle est limitée à -seulement- 4,3 milliards d'adresses uniques (avec IP v6, le nombre de combinaisons possibles est de 3,4×1038).


Les champs d’application sont infinis

Si vous suivez l’actualité IT, vous ne pouvez pas avoir manqué la bataille qui s’annonce autour des voitures autonomes (Google Car), des montres connectées (iWatch d’Apple, Galaxy Gear de Samsung, celle de Google, ...) et des lunettes (Google glass, Gear Glass de Samsung, ...). De manière plus globale, ces vêtements connectés (dont beaucoup d’autres encore à l’état de prototypes en laboratoires, comme des vêtements souples couplés aux nanotechnologies) nous simplifieront grandement notre vie quotidienne lorsqu’ils se seront démocratisés, d’ici quelques années. Imaginez-vous en train de faire votre footing, avec votre assistant coaching virtuel qui vous conseille en permanence sur votre vitesse, le circuit à suivre, … et en même temps être en visio-conférence avec votre sœur qui vit à l’autre bout du monde … Science-fiction ? Oui, pour le moment, mais cela sera possible, dans un futur beaucoup plus proche que vous pouvez le penser.

On en parle également depuis des années, la domotique (c’est-à-dire tous les appareils électroniques chez soi, comme les volets automatiques synchronisés avec la centrale de contrôle et le thermostat) est un excellent champ d’application : vous avez entendu parler du réfrigérateur qui passe tout seul sa commande sur Internet lorsqu’il détecte qu’il manque des aliments ? Comme dans tout bon film d’anticipation, nous pouvons imaginer une kyrielle de robots s’activant dans la maison pour nous éviter toutes les tâches jugées rébarbatives !


Quels sont les impacts sur l’IT ?

Au-delà du sujet sur la capacité du réseau Internet à accueillir autant de périphériques, déjà abordé ci-dessus, on peut naturellement se poser la question de la puissance de calcul nécessaire pour encaisser une masse d’informations à traiter de plus en plus gigantesque : en effet, chaque terminal émet et reçoit des informations comme le fait aujourd’hui n’importe quel être humain sur son ordinateur. A priori, ce flot de données pourra être traité selon deux axes majeurs :
  • Segmentation et sectorisation : les technologies de Big Data permettront de les analyser, les croiser, les regrouper, proposer des corrélations avec d’autres produits similaires, générer des statistiques, ...
Comme l’aborde cet article, certains prospectivistes voient même déjà l’avènement d’un nouveau type de Cloud Computing permis par l’Internet des Objets, nommé le « Fog Computing » : chaque objet connecté devient lui-même hébergeur de données et fournisseur d’une petite parcelle de puissance de calcul, contribuant ainsi, par le nombre total d’objets, à obtenir un gigantesque Cloud … ou « Fog », plutôt. Plus besoin de Datacenter centralisé, on revient au modèle du « peer-to-peer », comme Napster l’avait créé pour partager de la musique, par exemple. Pour l’instant, ce concept reste clairement théorique.


Quelques grands défis à relever à moyen terme

Au moment de connecter son ordinateur à Internet, toute personne a maintenant (normalement) le réflexe de le protéger à minima via un antivirus et un firewall. Pour les smartphones, ce réflexe est déjà beaucoup moins répandu, malheureusement. Alors évidemment, l’idée d’installer un antivirus sur des Google Glass peut paraître saugrenue ! Et pourtant, sans ce genre de protection, rien n’interdira à un hacker d’accéder et d’exploiter tout objet connecté à Internet. Pour aller plus loin sur cet enjeu de sécurité, quand on voit certains virus informatiques particulièrement complexes comme Stuxnet conçu pour attaquer spécifiquement des installations nucléaires, ou plus récemment Flame, nous ne sommes pas si éloignés de certains scénarios de science-fiction.

Un autre grand défi est la protection des informations personnelles : alors que les esprits sont profondément marqués par le scandale sur le programme de surveillance PRISM de la NSA qui n’est pas sans rappeler le syndrome Big Brother, que penser de tous ces objets qui génèrent des données sur vous, votre famille, vos proches ?


En synthèse, l’Internet des Objets mettra probablement encore quelques années à véritablement se démocratiser et entrer dans nos mœurs, mais nul doute qu’une véritable (r)évolution de notre société est en marche.


Christophe DEMULDER (@cdemulder)



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